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Les risques psychosociaux (RPS), c’est quoi ?
Lorsqu’on parle des risques psychosociaux au travail, on pense d’abord à leurs manifestations les plus fréquentes comme le stress, le burn-out mais aussi les conflits, la violence et le harcèlement au travail.
Les risques psychosociaux au travail sont définis dans la loi du 4 août 1996 relative au bien-être des travailleurs comme la probabilité qu’un ou plusieurs travailleurs subissent un dommage psychique qui peut également s’accompagner d’un dommage physique, suite à l’exposition à des composantes du travail qui comportent objectivement un danger et sur lesquelles l’employeur a un impact :
- l’organisation du travail ;
- le contenu du travail ;
- les conditions de travail ;
- les conditions de vie au travail ;
- et les relations interpersonnelles au travail.
Le nombre de travailleurs en souffrance ne cesse d’augmenter. Selon l’enquête nationale belge sur les conditions de travail, portant sur 2.500 travailleurs et menée en 2015 :
- 3 travailleurs sur 10 (33%) ressentent quotidiennement du stress au travail ;
- 7% des travailleurs ont subi des intimidations ou du harcèlement moral ;
- 3% ont fait l’objet de violences physiques.
En Europe, le stress est un fléau très répandu. Il est le deuxième problème de santé le plus présent au travail. Il touche 22% des travailleurs européens. La Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de travail de Dublin chiffre à 20 milliards d’euros le coût économique du stress.
Quels sont les causes des risques psychosociaux ?
Les 5 sources de risques psychosociaux (RPS) sont :
- l’organisation du travail : la répartition des tâches, les politiques de prévention mises en œuvre, le style de management, …
- le contenu du travail : les exigences du travail et ses implications au niveau émotionnel et physique, …
- les conditions de travail : l’horaire, la rémunération, le type de contrat, l’horaire de nuit, l’horaire atypique, ...;
- les conditions de vie au travail : l’environnement physique et les conditions matérielles mises à la disposition du travailleur, le bruit, l’éclairage, les outils de travail, …
- les relations interpersonnelles au travail : les rapports du travailleur avec ses collègues, et sa hiérarchie ainsi qu’avec des clients, patients, élèves, …
Les signaux suivants, que vous pouvez remarquer en tant qu’employeur, peuvent indiquer qu’un travailleur n’est pas bien au travail :
- Le travailleur se comporte « différemment » : il est moins bavard ou, au contraire, parle plus que d’habitude; il semble se désinvestir de son travail sans raison apparente, etc.
- Il s’absente régulièrement pour cause de maladie
- Il se comporte de manière cynique (par ses mots ou ses gestes)
- Il adopte un comportement d’évitement, il cherche à éviter le patron
Pour questionner le bien-être sur le lieu de travail de manière préventive, parcourez les questions suivantes:
- À quel point connaissez-vous vos travailleurs ? Vos rapports sont-ils étroits ou distants ? Connaissez-vous « leurs» méthodes de travail?
- Au sein de la société, manifeste-t-on suffisamment de considération (compliments) ? Qui l’exprime ?
- Avez-vous régulièrement des contacts informels avec vos travailleurs (discussions à bâtons rompus, déjeuners, etc.)?
Quelles sont les conséquences des risques psychosociaux ?
Les risques psychosociaux ont des conséquences négatives pour la santé et la sécurité des travailleurs mais aussi pour l’entreprise et la société en général. Lorsqu’un travailleur se sent mal dans sa peau au travail, cela a inévitablement des conséquences à la fois sur lui-même, sur ses collègues et sur son travail. En effet, les travailleurs peuvent travailler moins ou moins bien, être absents plus fréquemment, s’investir moins dans leur travail, adopter une attitude négative vis-à-vis du travail, etc.
Les conséquences pour le travailleur
Le travailleur peut manifester des symptômes émotionnels, comportementaux ou physiques.
Par exemple :
- les troubles du sommeil ;
- l’abus de drogues ou d’alcool ;
- les maux de dos ;
- les migraines ;
- la dépression ;
- les conflits ;
- le burn-out ;
- le harcèlement ;
- la violence ;
- l’hypertension, etc.
Ces symptômes peuvent s’exprimer de manière différente et dans des situations différentes en fonction de la personne exposée aux risques psychosociaux.
Les travailleurs peuvent également envoyer des signes traduisant leur mal-être inconsciemment :
- Être distrait
- Donner l’impression d’être absent
- Être moins bavard que d’habitude, ou l’inverse
- Fumer ou boire davantage
- S’isoler
- Entrer en conflit avec des collègues , etc.
Les conséquences sont négatives pour la personne elle-même (maux de tête, insomnies, stress, ruminations, crises de larmes…), mais aussi pour l’entreprise.
Les risques psychosociaux peuvent également perturber les relations interpersonnelles, au travail ou à la maison et engendrer au niveau professionnel une démotivation et une incapacité de travail.
Les conséquences pour l’entreprise
Les conséquences des risques psychosociaux se manifestent au niveau du collectif de travail et engendrent des coûts économiques importants.
Par exemple, des conséquences fréquentes sont :
- l’absentéisme ;
- le turnover ;
- les accidents de travail ;
- les maladies professionnelles ;
- la diminution de la productivité ;
- la dégradation du climat social ;
- la mauvaise qualité des produits ou des services ;
- les grèves ;
- l’atteinte à l’image de l’entreprise, etc.
Les conséquences pour la société
Les risques psychosociaux induisent aussi un coût important pour la société. En effet, le nombre de malades de longue durée ne cesse d’augmenter. Des études confirment la relation grandissante entre le stress et l’absentéisme. Le stress serait à l’origine de 50 à 60% de l’absentéisme.
En tant qu’employeur, que faire ?
En tant qu’employeur, vous pouvez apporter votre aide de différentes manières:
- Essayez de reconnaître les signes d’une tension nocive, qu’il s’agisse de vos travailleurs ou de vous-même. Mais attention : ils diffèrent selon les individus. Certaines personnes deviennent irritables quand d’autres se replient sur elles-mêmes.
- Parlez avec vos travailleurs et osez aborder les problèmes liés au travail. Ignorer les signaux et éviter les discussions ne fera que renforcer les problèmes. Lorsque vous abordez un sujet aussi délicat que les risques psychosociaux (stress, conflit, burn-out, ...), il est important que:
- vous soyez sincère. Vos travailleurs le remarqueront et apprécieront le fait que vous souhaitiez réellement discuter avec eux.
- vous acceptiez l’histoire de vos travailleurs, même si vous la désapprouvez. Il faut du courage pour dire à son patron qu’on éprouve des difficultés et cela doit être respecté.
- vous montriez votre volonté de comprendre vos travailleurs. Ils ont surtout besoin qu’on les écoute, pas qu’on leur fasse la morale.
- Si un travailleur s’est «épuisé» à la tâche, il a besoin de repos pour se rétablir. Conseillez-lui de consulter son médecin et de contacter le service de prévention externe. S’il est en congé maladie, appelez-le pour prendre de ses nouvelles et demander si vous pouvez l’aider.
- Réfléchissez à ce que vous pouvez faire pour améliorer la situation professionnelle de votre travailleur. Quelques idées essentielles :
- Discutez avec lui des causes de stress au travail. Peut-on agir sur la situation ?
- Donnez-lui suffisamment de possibilités d’organiser son travail lui-même. Quelques exemples : un horaire flexible, de la marge pour planifier son travail lui-même, la possibilité de prendre des pauses...
- Soutenez votre travailleur en prenant de ses nouvelles de temps à autre, mais aussi en accordant de l’attention à l’ambiance de travail de manière générale.
- Exprimez votre considération pour son travail. Au travers de gestes amicaux, par exemple, mais aussi en donnant un feedback au travailleur au sujet de ses résultats : cela peut être un point d’appui pour lui.
- Encouragez-le à prendre des moments de repos (et appliquez cette règle à votre propre cas).
Questions d’orientation
- Le rythme de travail est-il élevé ? Les travailleurs sont-ils souvent pressés par le temps ?
- Le travail est-il monotone ou les tâches effectuées sont-elles changeantes ?
- Doivent-ils souvent faire des heures supplémentaires pour terminer le travail à temps ?
- La répartition des tâches entre les travailleurs est-elle équilibrée ?
- Les travailleurs ont-ils droit au chapitre quant à l’organisation et à l’exécution du travail ?
- L’ambiance au bureau est-elle agréable ? Les collègues se soutiennent-ils mutuellement pendant les pics ?
- Les concertations sont-elles fréquentes ? Est-il possible de parler des problèmes liés au travail ?
- Les travailleurs reçoivent-ils un feed-back au sujet de leur travail ? Sont-ils informés de la vie et des activités de l’entreprise ?