Symptômes
Le burn-out se manifeste à travers plusieurs types de symptômes, qui peuvent survenir simultanément :
Symptômes physiques
Les symptômes physiques concernent principalement une fatigue persistante ainsi que des troubles du sommeil (insomnies, sommeil non réparateur…).
À cela s’ajoutent des tensions musculaires accompagnées de douleurs au niveau du dos et de la nuque. Des troubles de l’appétit, des troubles digestifs (nausées, désordres intestinaux et gastriques, etc.), une prise ou perte soudaine de poids, des maux de têtes, des vertiges sont aussi observés. Selon certains, le burn-out affaiblit le système immunitaire avec, pour conséquence, des infections plus fréquentes.
Symptômes affectifs / émotionnels
Le burn-out se traduit par de l’anxiété, des tensions nerveuses, une humeur dépressive, un manque d’entrain, etc. La personne en burn-out manifeste de l’irritabilité ou, au contraire, une absence d’émotion.
Symptômes cognitifs
Les capacités de traitement de l’information de la personne en burn-out sont diminuées et elle éprouve des difficultés à se concentrer, à réaliser plusieurs tâches à la fois, à nuancer, à prendre des décisions. Elle manifeste des troubles de la mémoire, des oublis et commet des erreurs (mineures).
Symptômes comportementaux
Peu à peu, la personne en burn-out perd sa motivation et se désengage de son travail. Elle adopte une attitude cynique, dure et indifférente vis-à-vis de son travail et de ses collègues. Elle perd son empathie, se replie sur elle-même et s’isole progressivement. Elle devient plus intolérante et son comportement devient agressif, voire hostile. Elle a le sentiment de ne plus rien contrôler, remet en cause ses compétences professionnelles, se dévalorise. Elle a recours à l’automédication (amphétamines, cocaïne, caféine, modafinil) pour augmenter ses performances au travail ou adopte d’autres comportements addictifs pour diminuer le stress (alcool, anxiolytiques).
Signaux collectifs
- les indicateurs liés au fonctionnement de l’entreprise ou de la structure : absentéisme, présentéisme ; turnover ; qualité du travail ; actions sociales…
- les indicateurs liés à la santé et à la sécurité des travailleurs : inaptitudes au travail, demandes d’aménagement de poste, accidents de travail, troubles musculo-squelettiques, pathologies psychiques, situations graves ou dégradées comme des tentatives de suicide, harcèlement…
Linda, qui a eu Burn-out il y a deux ans, cherche toujours des solutions:
On ne voit pas un burn-out arriver.
On va toujours au café avec des amis,
on invite des amis, on discute...
On ne sait pas ce qui se passe,
on ne le sent pas non plus.
Isabelle Hansez, professeur de psychologie du travail à l'Université de Liège:
C'est un état d'esprit qui au départ,
n'est pas conscient chez la personne.
Ce sont des proches
qui vont souvent lui faire constater
qu'elle a changé d'attitude
ou de comportement ces derniers temps.
Lies est une consultante indépendante. Avant eu un Burn out elle a travaillé pour le gouvernement:
Le moment où ça a vraiment commencé
à devenir trop grave,
c'est quand j'ai perdu 15 ou 20 kilos
en un mois.
Là, tout le monde a vu
que ça n'allait pas,
mais je niais tout.
Je me sentais "bien",
je travaillais quasi jour et nuit.
Isabelle Hansez:
Souvent, la personne qui est en burn-out
va un peu s'enliser
dans des stratégies d'adaptation
qui ne sont pas efficaces.
Un exemple. Une dame me dit :
"La journée, je fais du travail anodin.
Je range mes classeurs, je réponds
aux mails. Je fais de l'administratif.
Le soir, quand je me suis occupée des
enfants, que je récupère de l'énergie
et que j'arrive à me concentrer,
je travaille sur mes dossiers
jusque 3 h du matin.
Je me lève fatiguée,
j'arrive au travail,
je n'ai plus l'énergie
pour faire des dossiers de fond,
donc je fais des choses anodines."
Elle nous parle d'efficacité inversée.
Linda:
On n'arrive pas à dormir et on se dit :
"C'est un peu trop."
Alors, on reçoit des somnifères.
Puis j'ai eu des problèmes d'estomac.
On m'a donné des pilules
contre les aigreurs.
Et ça a eu une influence
sur mon travail.
D'un coup, je planifiais moins bien
et j'organisais moins bien,
alors que c'était mon job.
Isabelle Hansez:
Il souligne
qu'il y a quatre symptômes principaux.
Il y a vraiment cet épuisement
physique et psychologique.
On a souvent une perte d'énergie,
une fatigue qui s'installe.
On a souvent une distanciation mentale,
caractérisée par un retrait du travail,
qu'il soit mental ou physique,
un isolement de la personne.
On a aussi, troisième symptôme,
une perte du contrôle cognitif.
Vous avez des personnes
qui n'arrivent plus à se concentrer,
à mémoriser,
à utiliser des règles de base
cognitives qu'elles doivent utiliser.
Romuald est employé, il y a deux ans, il avait un Burn out grave:
C'est quelque chose...
qui touche au ralentissement
du fonctionnement cognitif.
Petit à petit, un isolement
par rapport à mes amis,
voire même au niveau de la famille.
J'étais vraiment dans une bulle,
un peu enfermé.
Je bricolais chez moi, je rangeais.
Je passais mon temps dans la cave
à faire des bricolages,
enfermé dans une caverne.
Isabelle Hansez:
Puis, vous avez aussi la perte
du contrôle émotionnel.
Ça va susciter des réactions
émotionnelles exacerbées,
une faible tolérance
par rapport à la frustration au travail.
Et on sent qu'il y a aussi
une perte de contrôle émotionnel.
Linda:
On devient anxieux,
on a moins confiance en soi...
Et on tombe dans ce cercle
duquel on ne ressort plus,
jusqu'à ce qu'on craque.