Causes et risques sociaux
Trois types de facteurs ont été identifiés dans l’apparition d’un burn-out : les facteurs individuels, sociétaux et ceux liés au travail. Il s’agit soit de facteurs qui épuisent l’énergie de la personne (des contraintes, et donc des facteurs de risque), soit des éléments qui, au contraire, lui donnent de l’énergie (des ressources).
Facteurs individuels
Certaines personnes sont plus vulnérables que d’autres face au burn-out.
Prédisposition
Certaines personnes sont davantage prédisposées au burn-out, notamment parce qu’elles sont plus sensibles au stress. Cette prédisposition peut être due à des facteurs biologiques.
Personnalité
Les stratégies d’adaptation aux situations stressantes (coping) mises en place par la personne jouent aussi un rôle. Ainsi, certaines personnes ont tendance à adopter une attitude passive face au stress ou à éviter la situation stressante. En revanche, d’autres personnes confrontées à la même situation affichent une attitude combative ou active en cherchant à éliminer l’élément déclencheur du stress. Ces personnes seront moins susceptibles de développer un burn-out.
D’autres traits de personnalité sont aussi des facteurs de protection ou de risque, en fonction du contexte dans lequel ils se manifestent. Ainsi, une personnalité anxieuse, hostile et dépressive (neuroticisme, tendance à percevoir, construire et ressentir la réalité et les événements comme menaçants, pénibles et problématiques), une faible estime de soi ou une tendance au perfectionnisme et un caractère consciencieux sont des traits surreprésentés chez les personnes en burn-out.
Parmi les autres traits de la personnalité fréquemment rencontrés chez les personnes en burn-out figurent :
- Une tendance à se baser sur le feeling plutôt que sur la réflexion pour agir ;
- Une tendance à attribuer la cause des évènements aux évènements externes plutôt qu’à soi-même ;
- Des attentes peu réalistes sur la nature du travail ou la performance ;
- Un sentiment d’efficacité, la stabilité émotionnelle, l’extraversion, l’optimisme, une personnalité proactive…
Groupe démographique
Le burn-out affecte davantage les plus jeunes travailleurs et les personnes célibataires. Les personnes qui ont un niveau d’études plus élevé semblent aussi être plus sensibles au burn-out, probablement parce qu’elles occupent des postes à plus fortes responsabilités ou qu’elles ont des attentes plus exigeantes par rapport à leur travail. Le genre ne semble pas jouer de rôle important dans l’apparition d’un burn-out.
Facteurs sociétaux
Dans notre société actuelle, les réseaux sociaux traditionnels ont disparu. L’individu est devenu le seul responsable de ses succès et échecs (au niveau financier, relationnel, éducatif, au plan de sa santé…).
Aussi, les relations sociales se basent davantage sur la concurrence que sur la solidarité. La réussite est devenue centrale dans le sens donné à la vie : il faut toujours faire plus et mieux, tant au travail que dans les loisirs.
Les exigences accrues en termes de performance se traduisent par une production de plus en plus intense. La quantité du travail accompli devient plus importante que sa qualité et le travailleur a peu d’influence sur les critères d’un travail bien fait.
Cette augmentation de la pression du temps s’observe également dans le fait que la digitalisation (GSM, emails, réseaux sociaux…) implique des sollicitations à tout moment de la journée. La frontière entre le temps de travail et la vie privée s’estompe. Concilier vie professionnelle et vie familiale devient de plus en plus difficile. Les différents rôles (travailleur – parent, etc.) entrent en conflit. Cela devient une source de tension, tant au bureau qu’à la maison.
Facteurs liés au travail
Le burn-out se manifeste lorsque le travailleur perçoit, pendant une période prolongée, un déséquilibre entre l’énergie investie dans son travail et le retour obtenu. En effet, cette énergie est ébranlée par une série de contraintes. Si les sources d’énergie (ressources) disponibles pour compenser ce sentiment d’épuisement sont insuffisantes, c’est le burn-out.
Plusieurs éléments interviennent dans cet équilibre :
- Les tâches du travailleur : charge de travail (perçue), contrôle, feedback, variété des tâches, utilisation des compétences, moyens mis à disposition… ;
- La croissance : reconnaissance du travail fourni (par exemple par les possibilités de carrière), surtout par rapport à ce que reçoivent les collègues (équité) ;
- Les facteurs interpersonnels : soutien social (qualité des relations avec les collègues et supérieurs hiérarchiques, solidarité, disponibilité, etc.) ;
- L’organisation : possibilités de participation aux prises de décision par exemple.