Relation avec le travail
"Oui, c'est avouer que la motivation pour son travail est partie, même si on le fait toujours volontiers."
Marijke
Transcription de "Relation avec le travail".
Romuald est employé, il y a deux ans, il avait un Burn out grave:
Je m'entends bien
avec la plupart des gens de mon équipe.
Certains sont par ailleurs des amis.
Mais malgré tout, même sur Facebook,
on demandait de mes nouvelles,
mais je ne répondais pas.
J'avais un blocage
à l'idée d'avoir un contact
avec le monde du travail.
Linda, qui a eu Burn-out il y a deux ans, cherche toujours des solutions:
Au début, j'avais encore beaucoup
de contact avec les collègues.
J'ai aussi essayé tout un temps
de travailler de chez moi.
Une erreur.
Et puis un collègue m'a dit :
"J'ai une solution pour toi.
On peut te licencier
pour raisons médicales."
J'ai pensé : "Je ne peux pas
me retrouver au chômage maintenant
et recommencer à chercher du travail..."
J'ai dit : "Tu ne peux pas me faire ça.
Je suis simplement malade."
Isabelle Hansez, professeur de psychologie du travail à l'Université de Liège:
Pendant trois à six semaines,
on peut avoir quelques rendez-vous
en clinique du travail
pour parler de cette subjectivité
et de cette réalité du travail.
Et puis, dans les trois à six semaines
qui suivent,
on doit activer
et orienter la personne
vers les solutions à mettre en place
si on imagine un retour au travail.
Petit à petit,
on va réfléchir avec la personne
aux solutions, aux aménagements,
à l'adaptation du poste de travail,
qu'il faudra envisager pour permettre
un retour réussi au travail.
Len, il était journalist quand il a eu un Burn-Out, il veut partager son expérience pour montrer aux autres l'impact d'un Burn Out:
C'est environ après un mois,
un mois et demi,
que j'ai eu une discussion au travail.
J'avais peut-être peur aussi
de tout leur dire,
mais je voulais tout simplement
bien pouvoir leur expliquer.
Mais je dois dire
que ça s'est bien passé.
Ils ont été respectueux
et compréhensifs.
Ils voulaient m'écouter
et savoir ce qui s'était mal passé,
sans directement discuter de changements
ou de "comment on va régler ça"
ou "que devons-nous faire".
On a vraiment parlé
de ce qui m'était arrivé
et de ce que j'avais ressenti.
Gerrit Van de Mosselaer est coordinateur d'équipe au SPF Sécurité sociale. A partir de ses expériences au sein de son équipe, il donne une vision concrète des problèmes de stress et d'épuisement professionnel au travail:
D'après mon expérience,
il s'agit parfois
d'oser dévoiler sa vulnérabilité
et de donner l'exemple,
lead by example,
en disant : "Tout le monde est humain,
tout le monde éprouve du stress,
tout le monde est motivé,
dans la plupart des cas,
à bien faire son travail."
Et il faut essayer, de cette manière,
d'arriver sur un level playing field
avec ses employés,
où ils osent se montrer vulnérables
et afficher cette vulnérabilité,
où ils osent parler,
pour ensuite pouvoir se dire :
"Comment sort-on de là ?
Comment peut-on trouver une solution
pour éviter ça à l'avenir ?"
Marijke, employée, elle remarqua que quelque chose n'allait pas chez elle. Il s’est avéré que ce sont des sentiments de stress qui l’ont poussée à un Burn Out:
J'ai d'abord eu une bonne discussion
avec mon responsable.
Les larmes coulaient encore,
parce que je me disais :
"J'y travaille, donc...
Mais je suis encore..."
Oui, c'est avouer que son travail,
même si on le fait avec plaisir...
Que la motivation est partie.